Ouverture du procès

Une première journée marquée par la dignité des victimes face à l’arrogance des prévenus.

Cette première audience aura montré que les ex dirigeants de France Télécom continuent dans leur attitude de déni.

Après avoir tout fait pour empêcher puis retarder la tenue de ce procès ; ils annoncent d’emblée quelle sera leur stratégie de défense, en commençant par dénier le droit aux victimes d’être présentes en tant que parties civiles à ce procès.

Plutôt que d’adopter un « profil bas » au regard des charges qui pèsent contre eux, c’est par l’outrance et le chantage qu’ils débutent :

En effet, comme le prévoient les textes et la jurisprudence, plus de 130 victimes se sont constituées parties civiles à l’ouverture du procès, venant donc s’ajouter aux 39 retenues initialement dans l’ordonnance de renvoi.

Arguant de l’impossibilité de connaitre dans le détail toute ces nouvelles situations, leur impact sur la santé et les préjudices éventuels subis ;  les avocats de la défense ont demandé le rejet de ces nouvelles constitutions, ajoutant le chantage de se pourvoir en appel (et donc retarder encore le procès) si cette demande était refusée.

Or, comme l’on démontré les avocats M°Topalof et Tessonière, ce ne sont pas des cas individuels, mais précisément une « politique d’entreprise » qui est jugée lors de ce procès hors norme. Si l’ordonnance de renvoi devant le tribunal analyse en détail 39 cas de salariés harcelés, dont 19 suicides, ce n’est pas pour déterminer la part de responsabilité de MM. Lombard et consort dans le sort fait à chacun : c’est pour caractériser juridiquement la politique qu’ils ont menée entre 2006 et 2010 à savoir un harcèlement moral en tant que politique d’entreprise. Et donc, tous les salariés qui ont eus à subir cette politique d’entreprise sont légitimes à se constituer partie civile sans qu’il soit nécessaire de prouver individuellement une atteinte à la santé dès lors que, comme le précise la définition pénale du harcèlement moral au travail, ils ont eu à subir des « agissements répétés » qui avaient « pour objet » une dégradation des conditions de travail « susceptible » d’altérer la santé physique ou mentale .

C’est ce que la présidente du tribunal leur a signifié sèchement après une interruption de séance.

Il y a donc désormais 172 victimes parties civiles et non plus seulement 39. Parmi elles, de nombreuses personnes ou familles ayant fait appel à notre association.

intervention de l’association