Offensive coordonnée du patronat contre la prévention des RPS… avec pressions et menaces contre les médecins du travail et instrumentalisation du conseil de l’ordre.
Le nombre des recours patronaux devant les conseils de l’ordre se multiplie. Il y a une volonté coordonnée des employeurs d’empêcher toute attestation du lien entre organisation du travail et santé psychique. Ils instrumentalisent les conseils de l’Ordre, non seulement pour déconsidérer la parole et le vécu des salariés, mais aussi pour servir d’exemple, pour que les autres médecins aient peur. On construit ainsi l’invisibilité des risques professionnels afin d’éviter toute prévention des risques psychosociaux !
Premiers visés : les médecins du travail
Mais cela n’est encore pas suffisant ; il s’agit aussi pour le patronat d’empêcher au quotidien les médecins du travail d’agir dans l’intérêt exclusif des salariés comme le code du travail le leur impose. Faire taire le lien santé au travail par de multiples pressions exercés sur les médecins du travail dans le cadre de leur exercice professionnels, allant même jusqu’à tenter de les « expulser » par des manœuvres malveillantes.
Le dernier rapport annuel du collectif des médecins du travail de Bourg en Bresse témoigne de ces pressions :
Le conseil de l’ordre manipulé et consentant.
Le principe même du recours des employeurs et son acceptation par le conseil de l’ordre est totalement anti-déontologique puisque le conseil de l’ordre n’a de raison d’être que pour garantir le droit des patients et des victimes ; or ces plaintes qui ne visent que les intérêts des employeurs s’appuient sur les limites du code de déontologie concernant la rédaction des certificats médicaux : ces limites sont non seulement discutables mais sont surtout totalement inadaptées concernant la clinique médicale du travail.
En acceptant ces plaintes, et en sanctionnant les médecins qui attestent du lien santé- travail dans leurs certificats, le conseil de l’ordre va à l’encontre de la protection de la santé des salariés (en validant cette invisibilité qui empêche toute prévention des risques), et en empêchant ces salariés de faire valoir leurs droits en matière de réparation.
Examiner de plus près la nature et le fonctionnement des juridictions ordinales ;
Texte d’Alain Carré, coordonnateur de la pétition de soutient aux Dr Huez et membre de l’association Santé et Médecine du Travail.