France télécom: dirigeants et entreprise coupables pénalement.

Communiqué de l’association ASD-Pro

ASD-Pro prends acte du jugement à l’encontre des ex dirigeants de la société France Télécom et à celui de la société Orange.

L’ensemble des prévenus, ainsi que la société Orange ont été condamnés pour le harcèlement mis en place au sein de France télécom. Prison ferme, amendes maximales, près de 5 millions d’euros de dommages et intérêt pour les parties civiles.

Depuis 2008 nous avons accompagné des dizaines de salariés victimes de la mise en place des plan NEXT et ACT ; nous en accompagnons encore aujourd’hui car la souffrance engendrée par ce management brutal n’a pas cessé avec la fin de ces plans en 2010. Nombre de ces victimes en souffrent encore.

Nous attendions des peines maximales à l’encontre de tous les prévenus, ils ont tous été condamnés.

C’est pourquoi nous manifestons notre satisfaction même si de telles peines ne pourront jamais réparer les souffrances des salariés et celles des ayants droits de celles et ceux qui se sont donné la mort.

Nous continuerons en ce sens à réclamer pour toutes les victimes, une indemnisation totale du préjudice subi, notamment au travers de la reconnaissance des pathologies psychiques et des suicides en maladies professionnelles ou accidents du travail, qui sont tous la conséquence de ce harcèlement systémique. Et cela sans nous limiter à la période 2007 – 2010, dont les effets perdurent pour de nombreuses victimes.

Les comités d’indemnisation tels que celui mis en place par la société Orange, dont sont écartées les associations de victimes, ne peuvent en aucun cas se substituer aux dispositifs institutionnels prévus par la Sécurité sociale, ni satisfaire la revendication d’une indemnisation totale du préjudice. Ils ne peuvent être que parallèles à ces dispositifs.

Tout dirigeant d’entreprise sait maintenant que sa propre responsabilité pénale peut être engagée, et qu’il peut être condamné pour le management mis en place dans son entreprise. Le jugement est clair : de telles méthode sont interdites et pénalement condamnables !

A France Télécom, la main invisible du marché, qui n’a cessé de planer au-dessus du procès et au nom de laquelle les condamnés/dirigeants ont agi, a désormais un visage : celui de ses promoteurs.

Didier Lombard, par la voix de son avocat a déjà annoncé qu’il fait appel et ira « jusqu’en cassation s’il le faut », continuant ainsi son obstination dans le déni et le mépris des victimes.

Pour ASD-Pro, la question est maintenant de savoir si ce jugement va changer le quotidien des milliers de salariés qui subissent aujourd’hui les conséquences d’organisations du travail délétères ou d’un management harcelant et pathogène.